journée paisible
J'ai mangé thaïlandais ce midi, avec ma meilleure amie. Une personne remarquable que je remercie chaque jour le ciel de m'avoir fait connaître. Je l'adore. Elle a cet amour des gens et cette capacité d'écoute et de compréhension qui fait défaut à tant de personnes. Elle a aussi cette générosité sans faille et cette bonté naturelle qui la rend si appréciable. J'ai commandé un bo bun, ce bol de vermicelles de riz sur lit de concombre frais et de feuilles de salades, agrémenté de boeuf sauté et de morceaux de nems au poulet, le tout saupoudré d'un peu de cacahuète et de sauce soja. C'était très bon, c'était la deuxième fois que j'en mangeais, et comme la fois précédente, je n'ai pu finir mon plat car il est assez consistant.
Nous sommes le 18 avril 2020 et un beau soleil brille dehors, promenant ses rayons jusque dans ma chambre, à travers le rideau en soie aux rayures marron et beige. La fenêtre semi-ouverte laisse passer un petit courant d'air frais qui me caresse le visage. Je respire le bonheur. Oui, je suis heureuse, car mes objectifs sont atteints. Je suis une femme dynamique, sociable, j'aime me livrer, conter qui je suis afin de permettre aux gens de mieux me connaître. Je suis à l'aise lorsque je parle de moi, car je suis fière de moi, de mon parcours. J'aime partager, échanger, débattre, faire part de mes émotions, de mon ressenti. J'aime aussi bien sûr écouter, même s'il est vrai que si on me pose des questions ouvertes, je peux parler pendant des heures. Je suis un vrai moulin à parole, j'ai un point de vue sur tout. Les gens se sentent bien à mon contact. Je suis à l'aise dans mes conversations.
Cela n'a pas toujours été le cas. Je me souviens, quatre ans auparavant, lorsque je déjeunais en tête à tête je parlais 10% du temps et mon interlocuteur 90% du temps. Et lorsque je m'exprimais, c'était surtout pour poser des questions sur l'autre plus que pour véritablement me livrer. Les thèmes sur lesquels j'arrivais à parler de manière détachée étaient les thèmes en lien avec l'actualité. Sur les sujets plus personnels et plus intimes, j'étais fermée comme une huître. Or je pense avec le recul que ce sont les sujets qui intéressent le plus les autres, car ils permettent de briser la glace et de renforcer le lien en faisant basculer la relation de simples échanges informels vers quelques chose de plus profond et durable.
Ce soir, Jérémie m'emmène dîner. Il ne m'a pas donné d'indications sur l'endroit où nous irons. Il m'a juste dit qu'il passerait me chercher à 20 heures. J'ai hâte de le voir. Il a l'air très attaché à moi, et je commence aussi à me sentir très proche de lui. Jérémie est associé dans une start up qui développe des applications mobiles sur Android. L'entreprise connaît une croissance à deux chiffres depuis 2 ans et de nouveaux investisseurs sont prêts à entrer au capital. Jérémie vient de revenir d'un séjour dans la Silicon Valley où il a inauguré l'ouverture de sa filiale californienne. Il envisage de s'y installer pendant quelques mois et aimerait que je l'accompagne. Il m'avait donné jusqu'à ce soir pour lui donner ma réponse. Il s'agira d'un énorme OUI. J'ai toujours rêvé de vivre quelques temps en Californie. J'en profiterais pour pratiquer mon anglais et pourquoi pas développer mes activités de coaching sur place. Je suis très excitée à l'idée de m'installer là bas. Jérémie louera une villa de 6 pièces sur place, ce qui nous permettra d'accueillir la famille et les amis de temps en temps. Sa mère et sa soeur m'adorent. Je suis très proche d'elles. Leur aisance financière n'a jamais été un frein à notre proximité. D'ailleurs même avec Jérémie, nous ne parlons jamais d'argent. Il sait que je ne suis pas très matérialiste, mais il ne peut s'empêcher de vouloir me faire plaisir. Le jour de mon anniversaire, il m'a offert une voiture toute neuve. Le modèle de voiture que je préfère en plus.
Je prévois de rester un an en californie, ensuite nous verrons. Soit nous reviendrons à Paris, soit nous prendrons la décision de nous y installer sur le long terme.